Outlast: le jeu le plus effrayant de 2013 Crédit photo: Red Barells Games Le 4 septembre dernier, Red Barrels, un studio indépendant fondé par des vétérans de l’industrie du jeu vidéo et basé à Montréal, sortait la version PC de son tout premier titre, Outlast. Ce jeu de survie et d’horreur vous met dans la peau de Miles Upshur, un journaliste qui reçoit d’une source anonyme une information concernant un asile où des expérimentations seraient vraisemblablement conduites sur des humains. Dans l’espoir que cette nouvelle lance sa carrière, Miles se rend au Mount Massive Asylum au coeur des montagnes du Colorado afin d’enquêter. Ce qu’il découvrira le forcera à choisir entre la vérité et sa propre vie. Ou peut-être peut-il avoir les deux… Mais pour cela, il, ou plutôt vous devrez courir, sauter, ramper et vous cacher. Ce qui est impressionnant dans Outlast c’est l’ambiance générale. Le souci des détails dans les décors rend les lieux tellement réalistes qu’on se laisse facilement transporter dans ce monde infernal. Le personnage se promène dans d’étroits couloirs décrépits où le sang ne manque pas. Il y en a sur le sol, sur les murs et, évidemment, sur les nombreux corps mutilés que l’on croise. Tout cela fait partie de l’horreur, qui tire par moments sur le gore. Pas étonnant que le jeu soit classé 18 ans et plus! On se retrouve tantôt devant des cellules où des créatures sont enfermées, tantôt devant des créatures qui, elles, ne sont pas enfermées. C’est à ce moment que l’adrénaline monte et que l’on se met à courir frénétiquement, cherchant à semer notre poursuivant ou à sortir de son champ de vision. On est sauf, pour le moment. Ne mettant aucune arme à disposition du personnage, ce jeu aspire à faire sentir ses joueurs vulnérables. C’est cette impuissance face aux créatures démentes toutes droit sorties de l’esprit humain qui est la plus grande source d’effroi. Dans la noirceur, on active notre caméra digitale, seul outil que possède notre personnage. Sa vision nocturne permet de voir dans l’obscurité, mais cette dernière épuise rapidement la batterie du caméscope et il faut amasser les piles AA qui trainent çà et là pour la recharger. La vision nocturne est très pratique, mais une fois face à une créature, vous souhaiterez ne jamais avoir eu cet outil tant il rend nos ennemis encore plus effrayants. L’ambiance sonore est ce qui, à mon avis, contribue le plus à donner des frissons. Une légère musique de fond très peu rassurante nous accompagne dans notre quête. La douce mélodie du murmure sourd, indistinct des prisonniers de cet enfer est parfois ponctuée de grognements ou de lamentations. Toutefois, ce qui pousse la tension à son sommet est la respiration du personnage. Très réaliste, cette dernière s’intensifie pendant un moment de stress et s’accélère lors d’une poursuite. Il faut une bonne dose de sang-froid pour ne pas crier pendant l’aventure. Malheureusement, j’admets ne pas faire partie des courageux de ce monde. Quand j’étais jeune, je jouais à GoldenEye au Nintendo 64 et je finissais toujours par perdre pour une raison très simple: je devenais trop stressée dès que je pensais que quelqu’un s’approchait de moi, ce qui me rendait instantanément incompétente. Ainsi, même si je souhaite grandement essayer Outlast, les heures de tension que cela implique auraient probablement ma peau. Je suis toutefois heureuse de voir que de petits studios indépendants de chez nous regorgent de talents. Je suis également fière que nous ayons des institutions comme Investissement Québec qui ont des programmes, comme les crédits d’impôt pour les titres multimédias, pour aider les entreprises québécoises, leur permettant ainsi de continuer, par exemple, à créer des jeux comme Outlast.