Innovation : L’avenir des rails Avec la création d’un fonds fédéral pour améliorer et élargir les réseaux de transport en commun au Canada, des villes canadiennes ont décidé d’investir dans le transport en commun sur rails. Entre autres, le gouvernement Trudeau investira 1,28 milliard dans le projet de 6,1 milliards de Réseau électrique métropolitain (REM) qui desservira la ville de Montréal. Toutefois, certains considèrent que ces milliards sont mal investis, car les voitures sans conducteur feront bientôt leur apparition. Randal O’Toole, chercheur senior à la Cato Institute et chroniqueur pour le Wall Street Journal, est l’un de ceux qui pensent ainsi. En effet, les transports en commun sur rails prennent des années, voire une décennie, à être construits. Le REM sera mis en service « théoriquement » en 2020. Or, les constructeurs automobiles investissent des milliards pour que des voitures sans conducteur sillonnent nos routes d’ici 4 ans. Aux États-Unis, le gouvernement Trump a assoupli les règles afin de favoriser le l’innovation et le développement de ce type de véhicules. Au Canada, le Ministère des Transports de l’Ontario a annoncé un projet pilote de voitures autonomes. O’Toole considère les investissements dans le transport sur rails comme discutables, voire même imprudents, étant donné la baisse d’achalandage qui servit aux États-Unis depuis des décennies, autant au point de vue du transport par bus que sur rails. Ainsi, depuis 2010, les transports en commun des villes comme Atlanta, Los Angeles et Washington ont subi des baisses d’achalandage entre 15% et 20%. Ici, on a aussi dénoté une baisse. En 2015, la STM a constaté une diminution de près de 4 millions de déplacements sur ses réseaux par rapport à l’année précédente. La même année, l’Agence métropolitaine de transport (AMT) a elle aussi connu une baisse sur la moitié de ses lignes. Au cours des dernières décennies, l’achalandage des transports en commun a diminué au fur et à mesure que l’activité économique s’est fortement décentralisée. En 1996, seulement 24% des emplois dans les régions métropolitaines américaines se situaient à moins de 5 km d’un centre-ville. Après avoir étudié les déplacements dans les régions de Montréal, de Québec, de Gatineau, de Sherbrooke et de Trois-Rivières, l’organisme Vivre en ville a conclu que « peu de ménages choisissent leur lieu de vie en fonction de la proximité du lieu de travail, ni, inversement, leur travail en fonction de la proximité de leur résidence ». On a ainsi dénoté que l’étalage urbain fait en sorte que les lieux de travail, de magasinage ou de loisir sont situés en périphérie des centres, et ces lieux sont mal desservis par les transports publics. En attendant que Google, Uber ou Ford arrivent avec leurs véhicules autonomes, M. O’Toole suggère aux villes comme Nashville et San Antonio de plutôt investir dans des autobus, un mode transport qui permet de déplacer les gens rapidement, en toute sécurité et pour bien moins cher. La ville de Lévis a choisi cette direction, et elle est soutenue par le gouvernement provincial et fédéral à hauteur de 5,1 millions. Cette somme servira à l’acquisition de trois autobus hybrides, la réalisation d’études, la construction d’un centre de services et l’agrandissement du garage du centre d’opération. Ces travaux rendront le système de transport en commun de Lévis plus fiable et efficace, ce qui devrait en inspirer d’autres, comme la ville de Montréal, dont le taux d’autobus immobiles est élevé. En 2015, 21,6 % des autobus de la STM étaient en réparation, contre 20,5 % en 2014. Il est trop tôt pour dire quel est le meilleur moyen de transport en commun. Pour l’instant, il semblerait que ce choix se trouve dans les mains des politiciens plutôt que dans celles des citoyens. Par contre, au final, ce sont les citoyens qui choisiront lequel utiliser. Crédit photo : MabelAmber via Pixabay.