Neutralité des réseaux vs Qualité de service Au cours des dernières semaines, plusieurs personnes bien branchées se sont exprimées sur la « neutralité des réseaux », c’est-à-dire sur la capacité d’un fournisseur d’accès Internet (FAI – une organisation possédant une infrastructure technologique servant de point d’entrée et de conduit au contenu d’Internet) de contrôler l’accès au contenu lui-même. Le Regroupement des producteurs multimédia (RPM), une organisation à laquelle je suis associé, s’est prononcé en faveur de la neutralité d’Internet et la garantie de l’accès à ce réseau de diffusion à tous les producteurs de contenu. Je suis totalement d’accord avec le RPM sur la garantie d’accès à l’Internet en tant que réseau de diffusion de contenu. Les FAI n’ont aucune compétence reconnue pour discriminer un type de contenu par rapport à un autre et ils ne doivent absolument pas le faire. J’aimerais cependant nuancer ces propos en ajoutant mon point de vue de client d’un FAI. Les dernières technologies (vidéo, audio, Web 2.0, VoIP, etc.) permettent de donner beaucoup de substance au contenu diffusé sur Internet. Elles ont cependant un prix : la bande passante requise pour diffuser des contenus « complexes » est en constante augmentation. Or, contrairement aux ondes hertziennes ou à la télévision par câble, l’architecture technologique déployée par un FAI atteint sa capacité limite rapidement. Un FAI doit donc constamment investir en nouvel équipement pour demeurer en avant de la demande. En tant que client d’un FAI, je m’attends à une vitesse d’accès à Internet relativement stable et il s’agit de leur responsabilité de me la fournir. En jargon technique, le QoS ou la qualité du service doit m’être garantie. Si l’on doit restreindre la bande passante disponible pour certaines technologies afin d’assurer que les autres ont toujours la leur, je suis pour. En résumé, oui pour la neutralité d’Internet et oui pour une qualité de service neutre des réseaux. Crédit photo : Geralt via Pixabay.