Investissement : La démocratisation de l’innovation L’idée d’aider de jeunes entrepreneurs à initier leur projet d’affaires est excellente, il va de soit. La question à se poser est cependant la suivante : est-ce que le capital d’amorçage (seed financing) est compatible avec le phénomène de la « démocratisation de l’innovation » ? Les Start Up Camp Les secteurs de la mobilité et du multimédia sont en plein effervescence. Des logiciels et des programmes sont créés par un nombre grandissant de jeunes entrepreneurs rempli d’idées pour changer le monde. Mais ces logiciels et programmes, ils les partagent ensuite sur la communauté Web, sans vraiment en demander les droits. Il s’agirait, selon l’équipe de Montreal Start Up, d’une nouvelle culture émergente dans le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC). La « transparence » serait devenue la pratique nouvelle génération des entrepreneurs, où partager ses idées serait un moyen d’en apprendre davantage que s’ils travaillaient seul, et où la peur de se faire voler ses idées est inexistante. Un nom aurait même été donné à cette nouvelle « culture » : la démocratisation de l’innovation. Démocratisation parce que pour certains programmes d’aide aux jeunes entrepreneurs, ceux-ci doivent inscrire leur projet sur le net et en donner une brève description. Des investisseurs voteront par la suite pour les projets auxquels ils souhaitent assister lors d’une journée de présentations. Les cinq projets ayant reçu le plus de votes auront la chance de préparer et de présenter un exposé qui sera suivi d’une période de questions. Les entrepreneurs déçus de ne pas présenter leur projet pourront apprendre des autres participants et offrir un meilleur projet l’année suivante. (Mais leurs idées ont déjà été proposées et quelqu’un pourrait décider de les améliorer de son côté…) Où est le défi? Qui a-t-il de mal à partager ses idées me demanderez-vous? Rien, je vous l’accorde. Mais se les faire voler, c’est une autre histoire. Ces entrepreneurs ont travaillé dur sur leurs projets pour ensuite voir celui-ci propulser sur le marché par quelqu’un d’autre? Ce n’est pas pour rien que le travail d’équipe existe. « Deux têtes valent mieux qu’une » comme on dit, alors pourquoi ne pas, dès le départ, travailler à plusieurs au lieu de risquer de perdre les droits de projets qui vous tiennent à cœur? Bien sûr, lorsqu’il est possible d’aller chercher des investisseurs qui croient à la réussite de votre travail, il faut sauter sur l’occasion. Mais, selon moi, la propriété intellectuelle (le copyright) de vos idées, ça n’a pas de prix. Que doit-on penser alors de cette démocratisation de l’innovation et de la transparence des nouveaux entrepreneurs? Comment rassurer les (rares) investisseurs intéressés à investir du capital d’amorçage en TI ? Crédit photo : qimono via Pixabay.