Trouver l’équilibre entre gérer et mener son entreprise On dit d’un bon gestionnaire qu’il maitrise la mécanique de son entreprise. Il analyse les données, optimise le rendement, résous les problèmes et s’assure que les ressources, humaines ou autres, soient utilisées à leur plein potentiel. Un bon gestionnaire garde la tête froide, mesure les pour et les contre des situations, et prend les décisions difficiles. Bien gérer est certainement capital. Est-ce pour autant assez pour assurer le succès de son entreprise? À observer le milieu des affaires, on serait tenté de le croire. La gestion est pour plusieurs l’équivalent d’un remède miracle, la solution à tous les problèmes. Ce n’est pourtant pas suffisant. Je crois pour ma part que la réussite d’un entrepreneur passe non seulement par sa capacité à gérer, mais aussi par sa capacité à mener son entreprise. Autrement dit, l’entrepreneur doit être un leader. Mais qu’est-ce qu’un leader, au juste? La question mérite d’être posée tant la différence entre gestion et leadership semble parfois mal comprise. Un leader fait tout pour atteindre son objectif. C’est un optimiste, pas un réaliste : il aime embaucher, mais n’aime pas mettre à pied. Plus que tout, le leader sait engager ses employés dans le succès de l’entreprise. Il est capable de les amener à faire quelque chose tout en s’assurant qu’ils soient motivés à le faire. Et y arriver passe nécessairement par la relation qu’il créer avec ceux-ci. Un leader doit inspirer la confiance, il doit être considéré comme un expert. Il doit aussi comprendre les besoins de ses employés, être à leur écoute et leur donner ce qu’ils recherchent. Un père de famille désire peut-être de la stabilité et une certaine flexibilité au niveau de son horaire. Un jeune qui débarque sur le marché du travail n’a peut-être comme seul désir que de recevoir un salaire. Et les besoins évoluent! Après quelques années, ce même jeune cherchera donc peut être de nouveaux défis, plus de responsabilités. Un bon leader doit reconnaitre cette évolution et y répondre. Le problème est que les rôles de gestionnaire et de leader entrent souvent en conflit. Prenons l’exemple d’une embauche, ou tout simplement d’un investissement qu’on pense réaliser. Le leader y sera nécessairement favorable : c’est un optimiste, il perçoit le bienfait pour l’avancement l’entreprise. Le gestionnaire est plus prudent, il n’aime pas le risque. Pourtant, une entreprise doit parfois prendre des risques pour progresser. Comment savoir qui doit prendre le dessus? Il n’y a pas de solution miracle. J’ai observé au fil des années que les entreprises dirigées par deux personnes, un gestionnaire et un leader, réussissent souvent mieux que les autres. C’est qu’il peut alors y avoir un dialogue formel entre les deux positions défendues. Mais dans bien des petites entreprises, l’entrepreneur se retrouve plutôt seul à devoir débattre avec lui-même de la question. Pour trancher, il faut donc trouver un équilibre entre ses instincts de gestionnaire et de leader. Comment? En se fiant à son expérience, aux erreurs du passé, et en fin de compte, en se faisant confiance!