L’apprentissage inversé, une solution hybride potentielle Dans un billet précédent, j’ai abordé le fait que certains gouvernements se tournaient de plus en plus vers l’implantation de solutions technologiques afin de remédier aux problèmes de déficits d’attention qui sévissent en ce moment. Or, en parcourant le Web récemment, dans le cadre de mon travail, je suis tombé sur un article qui discute d’une nouvelle pratique d’enseignement, le « flipped learning » (traduit littéralement en « apprentissage inversé »), une méthode connaissant un fort engouement aux États-Unis au cours des dernières années. Après avoir fait son apparition suivant la mise en ligne du site de la Khan Academy, cette pratique a rapidement conquis les acteurs du domaine de l’éducation américaine (professeurs, directeurs, parents et élèves). Bien que cette technique d’apprentissage ressemble aux autres, elle se distingue par son mode de transmission de l’enseignement, qui s’effectue par l’entremise de capsules vidéo. Elle fonctionne selon le principe que les élèves doivent regarder les capsules qui sont produites par l’enseignant avant de les mettre en pratique en classe sous la forme de tests, de projets, de travaux, etc. La transformation des cours magistraux en de courtes capsules a pour effet de rendre les élèves plus motivés durant les heures de cours et les professeurs sont plus enclins à suivre leur développement. Cette nouvelle pratique n’a toutefois pas que des admirateurs. Certaines personnes ont émis des doutes par rapport à cette technique et pensent qu’il faudrait attendre avant de la déployer massivement dans les classes américaines, et ce, même s’ils n’ont rien contre elle. Ils semblent unanimes sur un point : les capsules vidéo doivent être de qualité et stimulantes. Déployée convenablement, cette technique pourrait avoir des effets positifs. Par exemple, l’apprentissage par problèmes et par projets en ingénierie (APPI), utilisée par l’Université de Sherbrooke pour l’enseignement de l’ingénierie, constitue une approche similaire, car elle est axée sur la mise en pratique des connaissances. Elle permet donc aux étudiants d’être confrontée à de vrais problèmes et d’apprendre à travailler en équipe tout en étant supervisé par leurs professeurs. Le soutien aux étudiants constitue un aspect très important dans ce type d’apprentissage. En tant qu’adepte de l’apprentissage inversé, je sens que les connaissances apprises par l’entremise de capsules vidéo pourraient être améliorées ou bien peaufinées par le soutien d’un spécialiste. Je m’explique. L’hiver dernier, grâce à YouTube, j’ai appris à tricoter, et j’ai réussi à me confectionner un magnifique foulard. Toutefois, je n’ai eu personne pour corriger mon travail et me donner des indices sur ce que je pourrais faire pour m’améliorer dans mes futurs projets. Un autre exemple, suivre un cours de programmation en ligne sur la plateforme edX. Une telle formation en ligne permet d’acquérir une expérience de base, mais elle n’ira pas jusqu’à fournir des commentaires sur vos travaux tels que vous indiquez que vous ne respectez pas les bonnes pratiques de la programmation. Avec l’émergence des technologies de l’information, de plus en plus de gens se tournent vers elles afin de mettre au point de nouvelles techniques d’apprentissage visant à remédier au manque d’intérêt ou aux troubles d’attention des jeunes. Néanmoins, avant de se lancer trop rapidement dans son implantation, il faudrait analyser cette pratique de fond en comble, car cette dernière pourrait empirer la situation, soit parce que la technologie nuit à l’apprentissage ou parce que cette approche est mal implantée. Crédit photo JuralMin via Pixabay.