Récemment, la tablette numérique a fait son apparition dans quelques classes à travers le Québec, une nouvelle qui a soulevé quelques questions. L’utilisation de tablettes comme outil d’apprentissage dans les écoles est-elle justifiée? Quelle est la place des Technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’éducation? Les avis sont partagés.

Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas en quoi ce virage technologique pourrait servir l’éducation. Plusieurs voient encore les tablettes numériques comme une source d’amusement ou de distraction. Pourtant, l’apprentissage par le jeu ne date pas d’hier. Selon la Déclaration du Conseil des ministres de l’Éducation du Canada (CMEC), « il est prouvé que l’exploration, la réflexion, la résolution de problèmes et la communication verbale présentes dans le jeu influencent le développement cérébral des enfants ». De plus, des recherches auraient également démontré que « l’apprentissage par le jeu favorise la réussite sociale, émotionnelle et scolaire ». Favoriser l’apprentissage et le bonheur des élèves, n’est-ce pas ce qu’on veut?

Dans l’optique où l’on cherche de nouvelles façons de capter l’intérêt des élèves, dont les sources de motivation sont, selon certains sondages, en plein changement, pourquoi ne pas considérer utiliser à des fins d’apprentissage les plateformes qui captent leur intérêt à l’extérieur des salles de classe? D’ailleurs, les jeunes apprennent déjà sur ces plateformes où il existe un bon nombre d’applications, parmi les millions disponibles sur le marché, qui sont consacrées à l’apprentissage. Celles-ci encouragent la résolution de problèmes, l’organisation des idées, la réflexion et la logique. Il est tout à fait possible d’appliquer certaines de ces applications au milieu scolaire. En science, par exemple, on peut disséquer une grenouille comme si c’était une vraie! En mathématiques, la tablette favoriserait l’enseignement de la géométrie en 3D.

Malheureusement, il semblerait que pour le moment ce nouvel outil ne soit pas exploité à son plein potentiel. Plusieurs manuels scolaires sont tout simplement numérisés en format PDF par manque de temps. Certes, cela enlève un poids dans un sac à dos, mais l’apprentissage reste le même qu’avec un manuel version papier. Il reste donc du travail à faire. Si les développeurs d’applications québécois commencent à développer des applications faites sur mesure pour enseigner les diverses matières présentes dans notre système d’éducation, la tablette numérique aura peut-être un réel « plus value » d’ici quelques années.

Malgré les doutes, les questionnements et le scepticisme de plusieurs, les écoles ayant décidé de prendre le virage technologique ne sont pas près de changer d’idée. Du moins, pas avant de l’avoir testé! Cet automne, c’est près de 15 000 élèves à travers le Québec qui  transporteront une tablette dans leur sac d’école. Tout comme une partie de la population, je ne suis toujours pas convaincue que ce changement est nécessaire, préférant moi-même prendre des notes à la main en classe, mais je crois qu’il est difficile de savoir si ce sera bénéfique avant d’avoir essayé et d’avoir étudié les résultats.