Rareté, mère de toutes innovations Qu’est-ce qui pousse une organisation à innover plus qu’une autre ? La réponse souvent entendue à cette question est qu’il faut mettre en place une « philosophie d’entreprise » où l’innovation est reine. Est-ce vraiment la meilleure réponse? Et si un autre ingrédient était nécessaire? Une question pour vous : À quels moments dans votre vie êtes-vous sortis des chemins battus? Personnellement, je vous répondrai que je l’ai fait à chaque fois que je n’avais pas les moyens d’utiliser les moyens conventionnels d’atteindre mon but. En étant immergé dans le domaine de l’innovation technologique depuis plusieurs années, j’ai remarqué que la rareté contribuait grandement à la génération d’idées originales, et celles-ci semblaient prospérer mieux sur le marché. Je n’ai, donc, pas été étonné lorsque je suis tombé sur l’article, « The Number One Key to Innovation Sarcacity », dans lequel Uri Neren tente de démontrer la valeur de la rareté en tant qu’incitatif de solution créative à un problème. Suite à leur analyse empirique de plus de 500 000 brevets et innovations afin de monter The World Database of Innovation (ou La base de données mondiale de l’innovation, si l’on traduit littéralement), Neren et son équipe ont dénoté que la plupart de méthodes utilisées au cours des processus de conception convergeaient toutes indépendamment vers le fait que la rareté agit comme un agent stimulant et non comme une entrave. Le monde cruel de la publicité et du marketing représente, selon Neren, l’un des plus beaux exemples dans lequel la rareté joue un rôle essentiel. Restreints par le niveau d’attention des téléspectateurs, les publicistes doivent maintenant faire des pieds et des mains afin d’incorporer de puissants messages dans la plus éphémère des impressions. Dans une ère où règnent les coupures de budget et le manque d’argent,ils ont su innover à partir de nouveaux médias et de médias bon marché. À cours de main-d’œuvre qualifiée, plus particulièrement dans les nouvelles technologies, ils s’engagent maintenant dans de nouvelles formes de partenariat, de collaboration et ainsi que de « crowd-sourcing » (l’approvisionnement par la foule). Ainsi, au cours d’une ère que tous considèrent comme difficile pour le marketing, nous aurons été les spectateurs d’un niveau sans précédent d’innovations, à un degré tel qu’un expert aujourd’hui pourrait être dépassé en moins de 3 mois. En tirant partie des limitations externes telles qu’économiques, et en imposant intentionnellement des contraintes au niveau du temps, des fonds, des options ainsi que des autres ressources, les inventeurs deviennent manifestement plus créatifs, et les idées produites dans de telles conditions réussissent mieux sur le marché et dans la société que celles qui ont le privilège de naître sous « un ciel bleu ». Par définition, les PME et jeunes entreprises québécoises devraient faire face à la rareté de ressources, car nous avons les ressources, mais nous n’avons pas les moyens de toutes les payer. Il faut donc innover ! Crédit photo : Dreamstime.