Bien documenter: encore faut-il reconnaître la RS&DE! J’ai mis récemment en lumière une statistique comme quoi les demandes de crédits d’impôtRS&DE en TI constituent le secteur obtenant le plus de refus de la part de l’ARC. Dans le même ouvrage où je trouvais cette statistique, « The Z-Book on Scientific Research & Experimental Development: Deserving Is Not Enough », on y faisait également mention que les demandes refusées ce rapportait principalement à ces types de projets : – la mise à l’essai d’une méthode de développement exclusive; – l’augmentation de la performance; – le développement d’une interface utilisateur; – l’amélioration de l’évolutivité dimensionnelle de gros systèmes d’information. En tant que consultant RS&DE spécialisé en TI, je n’ai pas été surpris en lisant ce document, surtout si je me fis à ce document de l’ARC, « IC97-1 Recherche scientifique et développement expérimental – Lignes directrices administratives pour le développement de logiciels ». Bien qu’il ne soit pas très récent, ce document de l’ARC met l’emphase sur l’importance de bien documenter les travaux qui porterait sur ces types, car ceux-ci auraient de nombreuses chances de passer pour des travaux de développement courant. Face à ces informations, j’ai donc décidé de vous présenter des exemples de projets qui sont inadmissibles. 1. En informatique ou en service-conseil, les entreprises, qui veulent se démarquer face à des concurrents œuvrant exactement dans le même domaine qu’eux, tentent parfois de développer une méthodologie propre à elles. Autrement dit, lorsqu’elles installent un serveur Exchange, par exemple, elles trouvent des façons d’exécuter ces tâches plus rapidement à moindre coût. Bien que comme tout bon informaticien, elles cherchent, explorent, développent et améliorent afin d’obtenir la méthode absolue, leurs efforts ne sont pas considérés comme des travaux de RS&DE, car il n’y a pas présence d’avancement technologique. 2. L’amélioration des performances constitue, en soi, un terme très large, car des performances peuvent être considérées autant selon une perspective utilisateur ou technologique. Des performances exprimées en fonction des besoins des utilisateurs ne se rapporteraient pas à un objectif technologique, mais plutôt commercial. Par conséquent, pour être admissibles ces performances doivent être reliées à une technologie bien spécifique. Il faut également être en mesure de fournir une mesure vérifiable, par exemple, en quantifiant l’amélioration en donnant un volume de données à charger ou un temps d’exécution précis. 3. Le développement d’une interface utilisateur vise normalement à améliorer l’ergonomie de cette dernière. En d’autres mots, on étudie l’interface afin de l’adapter aux besoins de ces utilisateurs. Malgré tous les efforts qui sont déployés afin d’améliorer les performances de cette interface, ceux-ci n’en demeurent pas moins non admissibles à la RS&DE, car encore une fois ces travaux se rapportent à un objectif fonctionnel. 4. L’amélioration de l’évolutivité revient fréquemment parmi les travaux informatiques. Ce type d’activités peut survenir lorsqu’une entreprise développant un logiciel déploie plus d’efforts afin que son produit s’adapte aisément à un besoin futur. Donc, au lieu de développer un logiciel qui supporte 100 requêtes à la seconde, elle en développera un qui peut aller jusqu’à 1000. Encore une fois, même si beaucoup d’efforts sont mis sur ces travaux afin de trouver une solution, ces derniers ne seront admissibles que si un problème technologique se présente. Par exemple, la technologie force l’association de deux paradigmes de programmation qui sont initialement incompatibles. On sait tous que l’objectif premier de tout bon informaticien consiste à définir, développer, intégrer et améliorer. Toutefois, dans tous ces cas, le problème technologique doit être clairement posé, le progrès technologique visé doit être précis et vérifiable, l’expérimentation doit être menée, des règles d’essai systématiques doivent être établies pour vérifier l’atteinte des objectifs, des mesures quantitatives ou objectives doivent être faites et des conclusions technologiques doivent être tirées. Les travaux doivent être nécessaires pour réaliser un progrès en informatique plutôt que simplement pour atteindre un objectif commercial. Crédit photo : Geralt via Pixabay