Votre idée d’entreprise que vous chérissez, devra-t-elle se battre contre la compétition? Sentez-vous que vos efforts seront déployés à contenir la compétition? Pourquoi s’aventurer dans une guerre alors que vous pourriez naviguer seul dans la paix et l’allégresse!

Bon nombre d’entrepreneurs ont la capacité, l’intérêt et la force de partir à la guerre, mais pourquoi ne pas préparer le terrain pour qu’il soit un havre de paix à votre arrivée?

Nous nous sommes attardés à cette question, car nous discutons avec des entrepreneurs remplis d’idées et de motivation lors de notre accompagnement pour les préparer à présenter leur idée devant les investisseurs.

Nos recherches ont trouvé un livre très intéressant sur le sujet, soit « Blue ocean strategy » (Kim et Mauborgne, 2016). Les auteurs nous présentent ce qu’est un océan bleu et nous offrent des outils et un cadre de travail pour le créer. L’océan bleu est l’endroit où la compétition ne sera qu’en devenir.

À la lecture sur la formulation d’un océan bleu, on ne peut qu’acquiescer et comprendre le comment et le pourquoi. Or, lorsque l’entrepreneur pense à la guerre, il a avec lui des statistiques, des tendances, des montants, des quantités, bref tous les morceaux pour cerner l’industrie, le marché et la compétition. Sa stratégie sera basée sur des actions pour faire plus ou attaquer les parts les moins adressées ou les fronts les moins bien desservis.

La stratégie pour un océan bleu demande une réflexion pour créer une nouvelle tendance et non d’en suivre une. Il faut définir et exécuter cette stratégie selon une approche aussi systématique et articulée que si on partait à la guerre. Le moment opportun pour que l’entrepreneur bâtisse sa stratégie d’océan bleu, c’est lorsqu’il faut faire des choix par rapport aux risques. Une stratégie efficace va chercher à minimiser les risques alors qu’aller à la guerre c’est de prendre des risques.

Qu’est-ce que ces outils et cadres de travail pour se bâtir une stratégie d’océan bleu? D’abord, il faut effectuer une analyse des données pour définir l’état actuel de l’industrie, du marché et de la compétition. Pour analyser ces données, les auteurs ont développé une représentation des données selon un gabarit de stratégie (The strategy canvas). Ce gabarit définit la courbe de valeur qui représente graphiquement la performance relative de l’entreprise par rapport aux facteurs de compétition de l’industrie. À ce point, l’entrepreneur serait tenté de bâtir des attaques sur des approches plutôt classiques basées sur « offrir plus avec un peu moins ». Or, il faut plutôt chercher à réorienter le gabarit de stratégie de l’industrie pour définir une nouvelle courbe de valeur avec laquelle l’entreprise pourra fouler un terrain exempt de guerre.

Le cadre de travail arrive à cette étape et il utilise quatre actions : Quels facteurs doivent être réduits beaucoup plus bas que le standard de l’industrie? Quels facteurs pris pour acquis par l’industrie doivent être éliminés? Quels facteurs doivent être augmentés beaucoup plus haut que le standard de l’industrie? Quels facteurs doivent être créés que l’industrie n’a jamais offert? La résultante permet de revisiter la courbe de valeur avec les réponses aux actions, et d’y insérer la nouvelle courbe ciblée qui deviendra celle à la base du développement de la stratégie pour définir un océan bleu.

Lorsque la nouvelle courbe de valeur de l’entreprise se concentre sur quelques facteurs à la fois, qu’elle diverge de ce que les autres font, et qu’elle a un slogan accrocheur alors elle est sur la bonne voie, celle de la paix et l’allégresse.

Référence :
Kim, W.C. et Mauborgne, R. (2016). Blue Ocean Strategy: How to Create Uncontested Market Space and Make Competition Irrelevant. Brighton, MA: Harvard Business School Press, 320 p.

Crédit photo : StockSnap via Pixabay.