Et si la technologie nuisait à l’apprentissage? Cette semaine, je me trouvais dans mon cours de Révision de texte lorsque le professeur nous a proposé de faire l’exercice sans aucun dictionnaire ou ordinateur. Il a alors fait référence au fait que des écoles à Silicon Valley aient décidé de bannir la technologie de leur environnement. En entendant ces propos, j’ai été immédiatement piqué sur le vif, et j’ai effectué une recherche sur Google pour obtenir plus d’informations sur ces écoles antitechnologies. Selon les informations que j’ai obtenues, de plus en plus de professionnels de la technologie de cette région envoient leurs enfants dans ces écoles alternatives où l’on se concentre sur l’activité physique et l’apprentissage par des exercices créatifs et pratiques. Ceux qui soutiennent cette approche considèrent que les ordinateurs n’ont pas leur place dans l’apprentissage des jeunes, car ils freinent la pensée et les mouvements créatifs, l’interaction humaine ainsi que la capacité de concentration. C’est fascinant de constater que des parents de la vallée de l’informatique américaine agissent de la sorte, alors qu’ici, le gouvernement du Québec a décidé de doter les salles de classe de coûteux gadgets tels que des tableaux blancs interactifs dans le but de remédier aux problèmes de déficits d’attention qui sévissent en ce moment. On se demande alors qu’elle peut bien être la meilleure des deux solutions. Si l’on se fit aux conclusions de Nicholas Carr, journaliste et écrivain, les 35 milliards d’heures que nous passons sur Internet par mois contribuent à modifier notre esprit. Selon lui et plusieurs chercheurs, « la vie en mode zapping » affaiblit notre capacité à lire de longs textes, notre capacité de concentration, notre mémoire profonde et cause bien d’autres dégâts. Pour ma part, je suis d’avis que la communion rapprochée avec les technologies de l’information nous rend fortement dépendant de la technologie à un point tel que nous ne pouvions pas agir ou créer sans son aide. Par exemple, sans Internet mon travail en tant que rédacteur et réviseur n’avancerait pas aussi rapidement. Internet agit ainsi comme d’une béquille sur laquelle mes actions dépendent, et mon imagination aussi. Dans un billet précédent, Patrick d’Astous expliquait que la rareté était mère de toutes innovations. Son opinion était soutenue par Uri Neren, PDG d’Innovators International, qui après une analyse empirique en était venu à la conclusion que la rareté agissait comme un agent stimulant et non comme une entrave. Pour soutenir sa conclusion, Neren présentait le domaine de la publicité où avec peu de ressources, on réussit à innover. Ainsi, afin d’accroître notre efficacité, je crois qu’il faut s’efforcer de travailler le plus possible sans technologie afin de développer notre mémoire et notre imagination comme le font ces jeunes des écoles de Silicon Valley. Il est évident que les technologies de l’information sont là pour rester et faire partie intégrante de l’apprentissage des jeunes esprits à venir. Selon Carr, l’avenir n’est pas aussi sombre qu’il le paraît, car l’être humain devrait réussir à se développer de nouveaux mécanismes d’apprentissage. Je trouve, cependant, intéressant que certains tentent d’améliorer les problèmes de déficit par un autre moyen que la technologie. Crédit photo : Tomasz_Mikolajczyk via Pixabay.