Multiples lock-out : Le rôle croissant des médias sociaux dans les négociations Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler d’un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre au cours des derniers mois : le lock-out de la Ligue nationale de hockey (LNH). Un dénouement heureux est survenu cette semaine alors que la ligue et l’Association des joueurs (AJLNH) en sont venues à une entente au début de la semaine. Ce lock-out, le troisième en un peu plus de quinze ans après ceux de 1994-1995, 2005-2005 et 2012-2013 sous l’ère de Gary Bettman, est maintenant derrière nous et nous pourrons passer au camp d’entrainement et à la saison dans les prochains jours. Vous vous demandez surement le lien qui unit un lock-out dans un sport professionnel et les technologies de l’information. Je vous répondrai tout simplement que les médias sociaux se sont très fortement développés au fil des ans et qu’ils sont appelés à influencer les négociations. Les réseaux sociaux, tels que Facebook et surtout Twitter, ont joué un rôle important dans ce dernier conflit de travail puisque plusieurs rumeurs ont pour origine ceux-ci et plusieurs incidents ont été notés. Plusieurs joueurs ont utilisé ces outils afin de manifester leur opposition par rapport au conflit alors que d’autres ont été particulièrement cinglants envers les propriétaires, la ligue ou certains de leurs coéquipiers. Les réseaux sociaux ont également servi à la ligue et à l’Association des joueurs, car les deux s’en sont servies afin de se livrer une guerre de relations publiques qui avait pour but de jeter l’odieux sur l’autre parti. Ils essayaient de montrer qu’ils étaient de bonne foi comparativement à leur adversaire au lieu de négocier. Ces réseaux sociaux, qui n’existaient pas lors du lock-out de 1994-1995, ont amené un changement majeur dans les stratégies de négociation. Ainsi, il est arrivé qu’il y ait des fuites sur les réseaux sociaux, fuites qui avaient pour origine les deux partis en conflit. En effet, il est arrivé que la ligue partage certains points de son offre avec le public, et ce, toujours dans le but non avoué de remporter la guerre de l’opinion publique. Dans les arrêts de travail précédents, la guerre des relations publiques se faisait par médias interposés alors qu’avec l’avènement des médias sociaux, cette guerre est plus facile à mener. Maintenant que le conflit est terminé, est-ce que la Ligue nationale sera en mesure de reconquérir ses partisans dont certains sont lassés par ces conflits à répétition? À Montréal et dans le reste des villes canadiennes, l’engouement des partisans est tel qu’il n’y aura pas de problèmes, mais qu’en sera-t-il pour les petits marchés américains où le hockey est en compétition avec la NFL, la NBA, la MLB, la course automobile et la NCAA? Des marchés américains comme Dallas et Tampa Bay ont annoncé des promotions afin de remplir leur amphithéâtre. Billet de saison à 200 $ ou des billets gratuits pour les enfants de douze ans et moins sera-t-il suffisant? À un niveau plus macro, est-ce que l’image de marque de la LNH sera affectée? Les télécommunications et les contrats de télévision sont très importants pour cette ligue et la question est de savoir s’ils seront toujours aussi élevés. Nous aurons plus de réponses au cours des prochaines semaines, mois et années.