Vers une définition commune de l’informatique dématérialisée (seconde partie) Aujourd’hui, je vous propose la suite de mon article sur le Cloud : « Vers une définition commune de l’informatique dématérialisée ». Dans cette seconde partie, j’aborderai les différents modèles de déploiement ainsi que quelques-uns des obstacles qui leurs sont associés. Les quatre modèles de déploiement Cloud privé Les cloud privés sont conçus pour être utilisés par une seule organisation ou entreprise. Un tel type de cloud peut être construit et géré par l’organisation même ou par un fournisseur. C’est le cloud qui offre le plus haut degré de contrôle de performance, de sécurité et de fiabilité. Toutefois, on le critique pour sa similarité avec une grappe de serveurs propriétaires traditionnels et parce qu’il n’offre pas l’avantage de ne pas nécessiter d’investissement initial. Cloud communautaire Un cloud communautaire ou Virtual Private Cloud (VPA) est une solution alternative pour faire face aux limitations d’un cloud privé et d’un cloud public. Un VPA est une plateforme qui opère au-dessus d’un cloud public. L’avantage d’un tel type de cloud est que les organisations peuvent concevoir leurs propres paramètres de topologie et de sécurité. Il permet également aux entreprises de faire une transition entre une infrastructure de service propriétaire à une infrastructure nuagique. Cloud public Dans un cloud public, les ressources du fournisseur de service sont offertes à la population. Un grand avantage pour les fournisseurs de services est de ne pas avoir à faire un investissement initial sur les infrastructures et donc le déplacement des risques. Toutefois, un tel type de cloud n’offre pas aux utilisateurs un grand contrôle sur les données, le réseau et les paramètres de sécurité. Cloud hybride Un cloud hybride est un mélange des modèles d’un cloud privé et d’un cloud public. Cette approche vise à contrer les limitations de chacune des architectures. Ce type de cloud offre davantage de flexibilité que les autres types. Ils permettent également un plus grand contrôle et un niveau de sécurité sur les données de l’application plus élevé que dans un cloud public. Finalement, un cloud hybride permet au client de déterminer la répartition des composantes venant de chacun des types de cloud selon ses besoins. Quelques obstacles du cloud 1. Continuité et disponibilité du service Une des craintes qu’éprouvent plusieurs entreprises se rapporte à la perte de l’accès au service et à leurs données en cas de panne du cloud. Dans ce cas, l’utilisation de plusieurs fournisseurs de cloud pourrait composer une solution. 2. Verrouillage des données Dans un contexte de cloud hybride, il peut s’avérer complexe d’extraire des données stockées sur des cloud différents étant donné l’absence de standards entre ces environnements. Une solution à ce problème serait d’uniformiser les API afin que les développeurs puissent déployer facilement des services ou des données sur plusieurs fournisseurs de cloud. 3. Confidentialité et vérifiabilité des données Les utilisateurs de cloud peuvent faire face à des menaces de sécurité provenant autant de l’intérieur que de l’extérieur du cloud. Alors que le fournisseur de service est responsable de la sécurité physique en déployant des pare-feu externes, les utilisateurs sont, quant à eux, responsables de la sécurité logicielle. 4. Engorgement sur le transfert des données Les applications consomment de plus en plus de données. En tenant compte que le transfert d’un téraoctet coûte entre 100 et 150 $, le transfert de données peut rapidement devenir un problème. La solution pour éviter ces coûts élevés serait d’expédier des disques durs ou même des ordinateurs aux fournisseurs de services. 5. Imprévisibilité de la performance Des machines virtuelles peuvent partager sans problème les mêmes mémoires et processus, mais pas le même réseau ou les mêmes entrées/sorties de disques. De ce fait, différentes instances EC2 varient plus en fonction des performances des entées/sorties que par rapport à celles de la mémoire principale. 6. Stockage évolutif Le stockage persistant peut représenter un défi quant à la création d’un système de stockage qui répondra aux attendes des programmeurs par rapport à la durabilité, la haute disponibilité des services et la capacité à gérer et à interroger les données, tout en les combinant aux avantages du cloud d’évoluer à la demande. 7. Bogues dans les systèmes distribués à grande échelle Un des défis présents dans le cloud se rapporte à l’élimination des erreurs dans ces réseaux distribués à grande échelle. Dans des circonstances normales, ces bogues ne peuvent pas être reproduits à l’intérieur de plus petites configurations. Le débogage doit donc s’effectuer à l’échelle des serveurs de productions. 8. Mise à l’échelle rapide Dans le cloud, il est possible de s’adapter automatiquement à un changement d’ordre de grandeur de la demande, en particulier pour maintenir ses fonctionnalités et ses performances en cas de forte demande. Or, malgré cette possibilité, certains développeurs n’hésitent pas à laisser fonctionner des machines toute la nuit afin de réduire à zéro leur temps de démarrage. Une solution simple à ce phénomène consisterait à créer un instantané des configurations de ces machines. 9. Problèmes liés au partage des systèmes La mauvaise conduite d’un client peut nuire à la réputation des autres clients qui partagent le même environnement virtuel. Pour contrer ces problèmes, il faut mettre en place des services de protection de la réputation similaire à ceux offerts par les services de courrier électronique. 10. Licences de logiciels Plusieurs fournisseurs de cloud dépendaient en partie à l’origine sur des logiciels open source parce que la concession de licences des logiciels commerciaux se mariait mal à l’informatique à la demande. Pour faire face à cette tendance, les sociétés de logiciels se sont adaptées aux nouvelles réalités amenées par l’avènement du cloud. Par exemple, Microsoft et Amazon ont adopté le concept d’utilisateur-payeur. Faut-il passer au cloud computing? Le cloud est en pleine évolution. Il serait risqué de ne pas considérer les avantages économiques associés à ce concept. Il faut toutefois les balancer avec les obstacles à l’intégration. Les efforts d’adaptation des architectures technologiques sont souvent trop importants pour justifier les gains. Par contre, certains aspects du développement peuvent être supportés par nos crédits d’impôt à la RS&DE ce qui peut réduire le risque d’une telle démarche. Crédit photo : Nikin via Pixabay.