Les suites d’Avatar produites en partie grâce aux subventions néo-zélandaises En décembre dernier, le cinéaste James Cameron a annoncé la production de trois suites à son succès de 2009, « Avatar ». Les trois films seront tournés en Nouvelle-Zélande l’un après l’autre sans interruption et sortiront tous les 12 mois à partir de 2016. Comme pour bon nombre de productions hollywoodiennes, le choix du lieu de tournage n’est pas le fruit du hasard. Les incitatifs fiscaux et subventions gouvernementales y jouent maintenant un rôle important. En fait, la Nouvelle-Zélande a été choisie après qu’elle ait conclu un accord visant à augmenter ses subventions à la production. Les nouvelles initiatives néo-zélandaises accorderont des réductions fiscales allant de 10 à 15 %, et une réduction de 5 % additionnel pour les réalisateurs qui procureront des avantages au pays. L’accord comprend également des engagements de la part de la 20th Century Fox sur des dépenses de production réalisées en Nouvelle-Zélande, des quotas de main-d’œuvre ainsi qu’un engagement pour que la Nouvelle-Zélande accueille l’une des premières de l’un des films. James Cameron a tenu à souligner lors de sa conférence que ce pays n’a pas été choisi seulement pour ses subventions, mais aussi en raison du professionnalisme des équipes de production sur place et du savoir-faire en matière d’effets spéciaux. Le réalisateur travaillera donc avec Peter Jackson et son entreprise d’effets spéciaux, la Weta Workshop, pour éviter d’étendre les ressources disponibles. Ainsi, selon le réalisateur, la production de ces films aidera l’industrie cinématographique par l’incubation de nouveaux talents et le développement de nouvelles technologies pour la production d’effets visuels, tout comme l’avait fait le tournage de la trilogie du « Seigneur des anneaux », au début des années 2000. Face au développement de l’industrie cinématographique néo-zélandaise, ainsi supportée par deux grands cinéastes (Cameron et Jackson) de renommés mondiales, le Québec devrait-il craindre pour la sienne? Pour l’instant, il semblerait que non. Grâce à sa main-d’œuvre qualifiée et à ses généreux crédits d’impôt, le Québec est devenu un lieu de choix pour la production d’effets spéciaux pour le cinéma et le tournage de films étrangers. Les superproductions hollywoodiennes qui sont produites au Québec ont droit à un crédit d’impôt de 25 % sur toutes les dépenses engagées et un crédit d’impôt de 45 % sur le coût des effets visuels. Cette stratégie a permis d’augmenter les dépenses étrangères. En 2012, Hollywood a dépensé au Québec 257 millions comparativement à 71 millions en 2009. Avec de tels résultats et la venue de gros tournages américains dans la prochaine année, il semblerait que l’industrie cinématographique québécoise a pris son envol, mais que deviendrait-elle sans crédit d’impôt? Pourrait-elle concurrencer la Nouvelle-Zélande et ses paysages époustouflants et sa populaire société d’effets visuels? La réponse à ces questions est plutôt incertaine. Crédit photo : © Twentieth Century Fox France