Objectif : Ajouter 1000 entreprises exportatrices pour relancer de l’exportation au Québec Alors que de moins en moins d’entreprises exportent au Québec, le ministre des Relations internationales, Jean-François Lisée, a décidé de prendre le taureau par les cornes en dévoilant le 27 octobre dernier son plan de développement du commerce extérieur. Ce plan visera à augmenter le nombre d’entreprises québécoises par l’ajout de 1000 entreprises exportatrices. Selon le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Blanc, « notre santé économique dépend en grande partie de la capacité de nos entreprises à pénétrer avec efficacité les marchés étrangers ». Or, depuis plus de 10 ans, plusieurs facteurs ont amené le Québec à importer plus qu’à exporter. Bien qu’en excluant l’importation des hydrocarbures on ait dénoté une amélioration de la situation depuis 2011, le déficit commercial atteint des niveaux records équivalant à près de 30 milliards de dollars. C’est donc pour cette raison que le ministre Jean-François Lisée souhaite que son plan permette au Québec de redresser son solde commercial. Sa démarche est animée par les principes suivants : Un accès simplifié aux services à l’exportation. Une meilleure correspondance entre l’offre québécoise et la demande étrangère. Une action concertée et une synergie des acteurs du commerce extérieur. Le gouvernement du Québec n’est pas le seul organisme à se soucier de cet enjeu. La Chambre de commerce du Montréal métropolitain et Québec International ont mis sur pied en 2012 le projet Passeport PME en partenariat avec la Banque Nationale, la Caisse de dépôt et placement du Québec ainsi que le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation et son unité Export-Québec. Tout comme le plan du ministre Lisée, ce projet vise à aider et accompagner les entreprises désirant percer sur les marchés internationaux. Chaque année, ce projet octroie à 22 entreprises une aide de 25 000 $ en services et visibilité. Parmi les entreprises qui ont fait partie de la 1re cohorte en 2012, on retrouve des entreprises du secteur des technologies de l’information telles qu’Ekhosoft, Momentum technologies et INTEGRIM. De tels programmes auront l’avantage d’amener les PME québécoises à exporter sur d’autres marchés que celui américain où se dirigent normalement 80 % des exportations québécoises. Actuellement, rares sont les sociétés qui comme Solabs exportent à l’extérieur des marchés québécois, canadiens ou américains. D’après le document « Le Québec et la scène internationale » d’André Donneur, Professeur associé à l’Université du Québec à Montréal, « un lien étroit avec une seule économie étrangère présente un grand risque, surtout dans le contexte de la mondialisation. Le danger de privilégier un seul partenaire proviendrait du fait que nous devenons à la merci de la conjoncture économique de ce partenaire. Il souligne également que « la géographie n’explique pas tout » en donnant comme exemple la République d’Irlande dont l’économie stagnait alors que son seul partenaire était le Royaume-Uni. Aujourd’hui, l’économie de la République d’Irlande est beaucoup plus développée grâce à ses partenaires de l’Union européenne. Il serait donc préférable pour les entreprises québécoises de privilégier des marchés en émergence tels que l’Asie, l’Amérique latine, l’Afrique et Moyen-Orient. Pour l’instant, le plan du ministre Lisée est bien accueilli dans les milieux d’affaires. Même s’il considère que cette démarche ratisse très large et qu’il doute de la capacité du gouvernement à atteindre les objectifs fixés, le regroupement des Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) a salué les efforts déployés. Donc, même si l’idée est bonne sur papier et que sa venue représente une lueur d’espoir pour améliorer la situation de l’exportation au Québec, les principaux intéressés préfèrent attendre avant de crier victoire.