La semaine dernière, David Fincher, réalisateur de The Social Network, a annoncé qu’après plus de quatre ans de recherche, il n’a pas réussi à amasser les fonds nécessaires à la production d’un film d’animation basé sur la série de comic book « The Goon ». Ainsi, face au manque d’intérêt des studios hollywoodiens pour son projet, le célèbre réalisateur a décidé de changer de stratégie.

David Fincher s’était lancé dans l’aventure, en juin 2008, en compagnie du studio d’animation Blur Studio. L’équipe de production ne disposait alors ni d’un scénario ni des fonds nécessaires. En juillet 2010, elle mettait en ligne une première bande-annonce en tant que preuve de concept. Deux ans plus tard, elle cherchait toujours des fonds pour financer son projet.

Lors de sa conférence de presse, David Fincher a déploré le fait que les producteurs hollywoodiens soient prêts à investir 150 M$ US pour Kung Fu Panda 2, mais pas 50 pour son projet. Mon but, aujourd’hui, n’est pas de discuter du manque de clairvoyance de la part des réalisateurs. Je voudrais plutôt faire référence à ce qu’a dit Patrick d’Astous dernièrement dans un de ces billets à propos des personnes qui considèrent une bonne idée comme une loterie instantanée et qui croient que le succès leur sourira rapidement. La réalité est, toutefois, bien différente, et c’est à celle-ci que fait face David Fincher.

Il peut s’avérer difficile pour les sociétés en démarrage de trouver les capitaux nécessaires à la réalisation de leurs projets. Mis à part les anges investisseurs, les sociétés de capital de risque ne sont pas reconnues pour leurs dispositions à investir des capitaux de démarrage. Les entreprises embryonnaires n’ont donc que peu d’options à leur portée. C’est donc pour cette raison que David Fincher et ses collaborateurs n’ont eu d’autre choix que de se tourner vers le site Kickstarter pour lancer une campagne de financement en ligne de 30 jours visant à recueillir 400 000 $.

Créé en 2009, ce site de financement collaboratif (crowdfunding) fait appel aux internautes pour recueillir les ressources financières nécessaires à la réalisation d’un projet. Ayant fait son apparition avec le développement des réseaux sociaux et des communautés virtuelles, le financement collaboratif s’adresse à tous types de projets (entreprise, production artistique ou culturelle, etc.). Son modèle possède également l’avantage de contourner les freins, les lenteurs et les lourdeurs de nombreux modes traditionnels d’investissement.

En début d’année, le concepteur de jeux vidéo Tim Schafer se retrouvait dans la même situation que David Fincher. Il a alors mis le sort de son jeu Double Fine Adventure entre les mains du site Kickstarter, ce qui lui a permis d’amasser plus de 3 M$ en moins d’un mois, soit 7 fois plus que la somme de 400 000 $ visée initialement. Si l’on se fit à ce résultat, on peut donc s’attendre à ce que David Fincher et ses collaborateurs aient un succès similaire.

En terminant, lorsque vous voulez démarrer une entreprise, rappelez-vous que votre objectif est de vous positionner dans votre marché cible en offrant un service ou un produit unique. Par conséquent, pourquoi ne pas en profiter pour vous faire aider par d’autres qui ne recherchent qu’à en faire autant?