Le commerce électronique : Un enjeu de taille pour les entreprises Le commerce électronique offre une foule d’avantages aux consommateurs et aux commerçants. Il permet, entre autres, de magasiner en ligne pour nous faire une première idée des produits. Fini le temps où nous devions magasiner pendant des heures pour trouver ce que nous cherchions. Grâce à Internet, nous pouvons trouver où aller chercher le produit que nous désirons. Mieux encore, nous pouvons l’acheter de la maison et nous le faire livrer. Toutefois, ce ne sont pas toutes les entreprises qui offrent ce service, ce qui donne un avantage concurrentiel marqué aux entreprises présentes sur le web. Comme l’explique François Gaumond, les entreprises québécoises ne sont pas très présentes dans le commerce électronique. Ce sont surtout les grandes entreprises ayant une version anglophone développée de leur site qui sont actives. La majorité des petites entreprises ne vendent pas sur Internet. Quelques petites entreprises ont un site web, mais ils sont informationnels plutôt que transactionnels. Jean-François Renaud renchérit en expliquant qu’une présence réelle en ligne signifie que la présence web transactionnelle d’un commerçant est égale ou supérieure à celle offerte par des moyens traditionnels (téléphone, magasin). Plusieurs raisons expliquent la sous-représentation des entreprises québécoises dans le commerce électronique. Le bilinguisme est un obstacle majeur pour les petites entreprises tant sur le plan technique que rédactionnel. Plusieurs personnes n’ont pas une connaissance suffisante de la langue pour produire du contenu public ni les connaissances informatiques pour construire un site complexe. De plus, les coûts engendrés sont élevés, ce qui effraie bien des commerçants. Comme l’explique Jean-François Renaud, ce ne sont pas toutes les entreprises qui ont les moyens de se bâtir un site de qualité comme celui d’Amazon. Selon lui, il manque de solution de gamme moyenne. Un autre enjeu est lié au territoire. Le Québec représente un petit marché, ce qui incite moins les entreprises à investir des sommes importantes dans le commerce électronique. Cette constatation explique en partie pourquoi l’offre québécoise est moindre. Les plus récentes données du Centre francophone d’informatisation des organisations (CEFRIO) démontrent que les consommateurs magasinent de plus en plus sur Internet. Pour janvier 2013, 26,9 % des Québécois ont dépensé en moyenne chacun 330 $ lors d’achats en ligne. Au total, ces dépenses ont totalisé 565 millions de dollars. Le mois précédent, 33,1 % des Québécois avaient dépensé en moyenne 320 $. Les parts de marché que gruge le commerce électronique affectent les petites entreprises puisque celles-ci n’ont majoritairement pas de site transactionnel. Les petites entreprises n’auront pas le choix de s’ajuster, car elles vont perdre de plus en plus de parts de marché avec l’augmentation de l’offre en ligne. Les consommateurs, particulièrement les personnes habiles avec la technologie, apprécient ce service, et avec l’augmentation de la sécurité de ces sites, les ventes risquent de s’accroître. Pour rester concurrentielles, les petites entreprises devront être plus présentes sur le web. Le gouvernement provincial offre, jusqu’à la fin de 2015, le crédit d’impôt pour le développement des affaires électroniques (CDAE). Lancée en 2008, cette mesure fiscale remboursable couvre 30 % des salaires admissibles, jusqu’à un plafond de 20 000 $ par tête. Les entreprises prennent ainsi un risque financier moindre, et elles peuvent embaucher des professionnels. Ce type d’incitatif a déjà fait ces preuves dans de nombreux pays tels que les États-Unis, le Japon et les pays scandinaves. Cette mesure profite également au Québec comme le démontrent les statistiques suivantes. Investissement Québec a livré des attestations à 634 entreprises en 2011, soutenant ainsi 11 650 emplois. Leur salaire médian est de 67 500 $, contre 36 400 $ dans l’ensemble de l’économie québécoise. Pour conclure, l’offre de commerce électronique est modeste au Québec. Toutefois, les consommateurs apprécient ce service, et ils sont de plus en plus nombreux à faire des emplettes sur Internet. Pour demeurer concurrentielles, les entreprises devront se tourner vers le commerce électronique. Les coûts étant élevés pour bâtir des sites transactionnels de qualité, le gouvernement provincial offre un crédit d’impôt (CDAE) pour encourager les entreprises à emprunter cette voie et pour minimiser leur investissement. Crédit photo : JuralMin via Pixabay.