Le programme RS&DE et Steve Jobs Un peu plus d’un mois s’est écoulé depuis le décès de Steve Jobs. La perte d’un des plus grands innovateurs de notre époque résonne encore dans l’esprit collectif; son nom qui continue de surgir régulièrement dans l’actualité en est la preuve : ventes records pour sa biographie (j’en fais d’ailleurs ma lecture de chevet ces temps-ci), nomination pour la personne de l’année du magazine Time et témoignages qui s’accumulent. De plus, l’annonce récente faite par Adobe sur l’abandon de Flash pour les appareils mobiles a été rapportée par plusieurs comme une victoire posthume de Jobs qui avait levé le nez sur la plateforme, prévoyant qu’elle serait bientôt obsolète. Si le départ du père d’Apple fait encore parler, c’est qu’en plus de nous léguer ses idéaux (la « culture Apple ») et sa ferveur pour l’innovation, il a aussi laissé derrière lui quelque chose de très concret sous la forme de nombreux produits qui nous accompagnent littéralement chaque jour. Cette réflexion m’a mené à la réalisation que j’ai possédé tous les produits Apple pensés par Jobs, à l’exception, ironiquement, du très populaire iPod. C’est ainsi que, d’une réflexion à une autre, j’ai commencé à me poser différentes questions : Quelle aurait été sa prochaine innovation? S’il n’avait pas évolué dans le monde des technologies, aurait-il été un innovateur dans un autre domaine? S’il avait fondé Apple au Québec, aurait-il pu profiter du programme RS&DE pour supporter ses activités? J’aimerais m’arrêter sur cette dernière interrogation puisque je suis en mesure d’y apporter un avis éclairé étant donné mon expertise sur le sujet. Steve Jobs était un innovateur exceptionnel, un véritable visionnaire. Cependant, il faut comprendre que l’innovation est distincte du progrès technologique. Il y a presque deux ans, j’avais écrit un billet sur la différence entre l’innovation et le progrès technologique où je m’interrogeais sur l’admissibilité potentielle du iPad. J’avais alors conclu que le projet iPad ne serait pas entièrement admissible au crédit RS&DE, mais que des pans importants des travaux le seraient probablement. Tout cela pour dire que Steve Jobs n’aurait pas automatiquement bénéficié des crédits d’impôt du programme RS&DE comme on pourrait le croire de prime abord, mais je suis convaincu que plusieurs aspects de ses projets auraient été admissibles. Il aurait peut-être même fait affaires avec DGC, qui sait? Crédit photo : fr.wikipedia.org