Projets de R&D: Quelles sont les initiatives pour le financement de la mise en marché ? Une question qui revient souvent chez les entrepreneurs que je rencontre: quelles sont les initiatives pour le financement de la mise en marché? Habitués de recevoir des crédits d’impôt en RS&DE, ils constatent que l’aide gouvernementale est beaucoup moins généreuse lorsque vient le temps de la commercialisation. Cette situation est d’autant plus problématique que la commercialisation est une étape souvent sous-estimée; le cycle de vente est souvent plus dispendieux et beaucoup plus long que le développement. Et s’il existe tout de même certaines formes d’aide, celle-ci est néanmoins beaucoup plus fragmentaire. En voici un petit tour d’horizon. Aide à l’exportation Le programme Financement PME d’Investissement Québec propose un prêt ou une garantie de prêt allant jusqu’à 50 000 $ pour toute entreprise cherchant à s’implanter sur de nouveaux marchés ou encore à augmenter ses exportations dans un marché existant. Vitrine technologique Une initiative du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation du Québec, la Vitrine technologique vient en aide aux entreprises cherchant à commercialiser une innovation technologique qui requiert la mise en place d’un prototype en situation réelle chez un client. Cette aide prend la forme d’une contribution non remboursable pouvant atteindre jusqu’à 40% des dépenses admissibles (salaires, dépenses d’équipements, déplacements, hébergement, etc.). Anges investisseurs Faire appel à un ange investisseur comme notre propre initiative, Investelligent, peut être une solution efficace pour combler un manque de connaissances au niveau de la commercialisation. Un entrepreneur peut avoir une excellente idée sans pour autant posséder de connaissances en mise en marché. L’ange provient habituellement de l’industrie, il possède de l’expérience. Faire affaire avec l’un d’eux implique évidemment de céder une partie du contrôle de son entreprise en échange de l’investissement : il s’agit après tout d’un partage de risques. Soulignons toutefois qu’en comparaison à nos voisins du sud, le Québec accuse un certain retard dans le domaine, et la demande dépasse donc grandement l’offre. Démarrage d’entreprise Il est finalement possible de faire appel à un des Centres locaux de développement (CLD), qui offrent des services d’accompagnement et de soutien technique pour les entreprises en démarrage. Les CLD ratissent toutefois très large, et leur expertise est plutôt limitée dans des domaines de pointe comme les technologies de l’information. Leur aide peut cependant être utile pour mettre en place les fondations d’une entreprise si on ne possède aucune notion de gestion, par exemple. Et pour le futur? La commercialisation est devenue sujet d’actualité au cours des dernières années. Certains remettent en question l’orientation du gouvernement en matière d’aide aux entreprises, soulignant que le Québec est bon pour trouver des idées, mais moins efficace lorsque vient le temps de les vendre. En réponse à ces critiques, le gouvernement provincial annonçait récemment la mise en place de mesures d’aide destinées spécifiquement à régler ce problème. Le détail de cette aide n’a pas encore été dévoilé, mais on parlerait pour l’instant du remboursement d’une partie des salaires des gens clés impliqués dans le processus de commercialisation. Ces nouvelles mesures seront sans aucun doute bien accueillies par le milieu des affaires, mais elles méritent tout de même réflexion. La question que je vous propose est la suivante : jusqu’où le gouvernement doit-il s’engager dans le processus d’affaires d’une entreprise? L’aide apportée en recherche et développement est associée à un gain de connaissance qui dépasse le simple succès d’une entreprise et qui profite en théorie à la collectivité. La commercialisation en comparaison est beaucoup plus terre-à-terre : elle apporte dans le meilleur des cas un gain en productivité et soutient la croissance économique. Mais est-ce raisonnable d’exiger du gouvernement de partager ce risque? La tendance mondiale semble certainement indiquer que oui. Les gouvernements s’engagent de plus en plus dans le succès des entreprises. À preuve : l’apparition d’initiatives comme Commercialisation Australia, qui offre du soutient financier et technique à tous les niveaux de la mise en marché. Bonne ou mauvaise idée? À vous de juger. Crédit photo : Gerd Altman via Pixabay.